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Écoute frérot.
Je suis pas comme ces autres clowns, mec. Je brûle local.
Chêne fendu à la main, droit de la scierie de Gérard sur la D1006. Pas du pin industriel plein de produits chimiques, prédécoupé et emballé dans du plastique, mec. C'est pas mon genre. C'est pas comme ça que j'ai été élevé.
J'ai un gars, mec. J'ai un bûcheron. Il a les mains rugueuses, boit du café dans un thermos qui sent le diesel, et il m'appelle «patron» même si je lui dis de ne pas le faire. C'est vrai. C'est authentique.
Et je ne brûle pas dans un foyer préfabriqué qu'on trouve dans un catalogue, OK ? J'ai construit le mien. De mes propres mains.
…et avec un ouvrier nommé Étienne. Mais j'ai supervisé. J'ai supervisé de près. J'étais sur le terrain. Gants aux mains. Polaire Patagonia à moitié zippée. Toujours en mouvement.
Tu as déjà allumé un feu sous la pluie?
Non? Alors ne me parle pas de galère.
J’étais dehors jeudi dernier. Bruine. 17°C. Pas de protection contre le vent. J’ai quand même craqué une allumette. Tu crois que tu connais la pression? Essaie d’allumer du petit bois humide avec des allumettes artisanales, pendant que ta femme te regarde depuis la véranda, un verre de Tempranillo frais à la main.
Je ne suis pas là pour me faire mousser d’accord? Je ne brûle pas pour les réseaux.
Je n’ai pas besoin de filtres. Ce n’est pas une question d’esthétique. C’est une question d’honneur.
C’est une question de courage. C’est une question d’authenticité.
Tu crois que je poste mon tas de bois en ligne?
Mec, non. Cette pile est pour moi.
Elle est tordue, oui. Un peu bancale. Mais elle est honnête. Elle a été construite avec amour. Et avec l’aide de mon paysagiste, Daniel, qui me comprend vraiment.
Je n'ai rien à prouver à personne.
Alors oui. Je brûle le local.
Parce que vrais reconnaissent vrai.
Et si ça me rend différent?
Alors peut-être que vous êtes froids. Et faux.